Jaïa Rose : “La musique est le noyau qui m’amène au chant ou à la danse”
Danseuse de formation mais aujourd’hui chanteuse, Jaïa Rose, 21 ans, a sorti son premier EP 1OOOmg le 21 février dernier. Une pincée d’Alicia Keys, un soupçon d’Aaliyah et beaucoup de Jaïa ; rencontre avec le futur du R’n’B français.
Que signifie ton nom de scène, Jaïa Rose ?
Jaïa, c’est mon nom dans la ballroom scene ; il s’inspire de Gaïa, la déesse grecque, et sa similitude avec le mot “gioia/joie”. Rose fait référence à mon premier groupe de danse.
Danseuse professionnelle, quelles relations vois-tu entre la danse et la musique ?
La danse a été comme le déclencheur de mon projet musical. Lors du tournage d’un clip en tant que danseuse, j’ai rencontré un label indépendant avec lequel j’ai commencé à travailler sur mon premier EP. De façon générale, je pense que le lien entre ces deux expressions artistiques est extrêmement fort, cependant, ils peuvent se pratiquer indépendamment l’un de l’autre.
Tu as récemment fait les premières parties de Chilla et d’Yseult, tu t’identifies à leurs univers ?
J’aime énormément leurs univers respectifs. Je ne m’y identifie pas totalement, mais je respecte énormément leurs parcours et avoir fait leurs premières parties était une super expérience !
Le rap c’est la nouvelle pop ?
C’est un style qui correspond à un public extrêmement large, cependant il reste différent de la pop music.
Qulles sont tes sources d’inspiration ?
J’ai été bercée par le R’n’B/la pop des années 2000. Je pense à des artistes comme Beyoncé ou Alicia Keys. Aujourd’hui, je suis inspirée par la scène anglaise. J’aime particulièrement les artistes IAMDDB, Jorja Smith et Mahalia.
Ta collaboration de rêve ce serait avec qui ?
Avec KAYTRANADA !
Dans “Couleur Amour” tu chantes : “Maman je suis pas belle, ils disent que je suis trop sombre” ; grandir à Bordeaux c’est évoluer dans un environnement raciste ?
J’ai grandi à la campagne, près de Bordeaux, où il y a très peu de mixité raciale et un manque de représentation de la femme noire dans la société en général. Alors, j’ai subi quelques moqueries à l’école et du racisme ordinaire…
À qui mets-tu “4-0” ?
Aux normes sociétales qui, parfois, nous enferment dans des cases, et, aux personnes fermées d’esprit.
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Tu chantes, danses et peins. Tu possèdes un autre talent caché ?
Ahah non, mais je suis passionnée par la mode !
C’est quoi, la “House of Ladurée” ?
C’est comme ma seconde famille. Un espace safe, où je peux exprimer ma passion pour la mode, avec la catégorie “Runway” notamment. C’est aussi l’occasion d’explorer sa créativité et féminité. La House of Ladurée est la première House française, je l’ai intégrée il y a 2 ans et elle compte déjà 39 membres. Nous nous retrouvons surtout lors des trainings [de répétition] et bien sûr aux Balls !
Comment tu expliquerais ce qu’est un Ball ?
Ce sont des événements fédérateurs de toute la communauté ballroom au cours desquels se déroulent des compétitions entre diverses Houses (équipes). On concourt différentes catégories dans les domaines suivants : Fashion, Performance, Realness.
Des projets en cours ?
L’écriture de nouvelles chansons ! Je me prépare aussi pour les scènes à venir. Si tout se passe bien d’ici là, je ferai la première partie de Némir à la Cigale le 10 septembre !
Ton réseau social préféré et le compte qu’on devrait tous suivre ?
J’adore Instagram et j’aime bien suivre des comptes de fashionistas, celui de @kimberlyskinny est super.
Jaïa sera à la Cigale le 10 septembre 2020, en première partie de Némir
Propos recueillis par Salomé Guez
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